jeudi 28 juin 2012

183 jours dans la barbarie ordinaire – en CCD chez Pôle Emploi – Marion Bergeron

En 2009, l’auteur est embauchée en CCD chez Pôle Emploi. Elle raconte son quotidien dans cette administration en perte de repères : la fusion ANPE/Assedic  se fera non sans difficultés, dans un contexte économique et social  défavorable.
Son travail consiste principalement à renseigner les usagers au guichet, tâche ingrate et difficile, réservé aux petits nouveaux, « parachutés » à ce poste sans formation préalable.
Réputé comme le poste le plus éprouvant, l’auteur perd peu à peu ses illusions quant à l’utilité et l’efficacité de son travail.
Humiliée et méprisée par certains demandeurs d’emploi, sans aucun soutien de sa hiérarchie, elle use ses dernières forces pour faire son travail de conseil au mieux.  Mais devant l’ampleur de la précarité professionnelle et la désorganisation complète de son service, elle se sent impuissante, se résignant tant bien que mal « à faire du chiffre ». On découvre alors une jeune fille sensible, qui perd sa motivation en même qu’une certaine forme de naïveté. Manque de moyens, absurdité des consignes, objectifs intenables, ambiance étouffante, violence dans les rapports humains, tout y est décrit minutieusement pour mieux nous rendre compte de la situation kafkaïenne dans laquelle elle évolue avec résignation.

Mon avis
Sujet brûlant et polémique à souhait, il est cependant important de resituer le contexte de l’histoire, c'est-à-dire lors de la fusion ANPE/Assedic qui semble avoir été complexe à mettre en œuvre, le conseil et l’indemnisation des chômeurs étant deux métiers différents et opposés.
Ce livre est particulièrement intéressant car il donne le point de vue d’une jeune fille issue de la génération Y sur le monde du travail. Pleine d’énergie, on a plaisir à la voir faire ses premières armes professionnelles, tout en gardant une certaine liberté d’esprit face au « formatage » imposé par la structure.
L’écriture est précise, soignée et particulièrement poétique. Un humour décapant mais bien maîtrisé.
On y découvre également une jeune fille amoureuse ….



183 jours dans la barbarie ordinaire – en CCD chez Pôle Emploi – Marion Bergeron est disponible sur Livres & occasions 


Sur le même sujet :



Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse ? : ANPE, Assedic : la vraie vie des demandeurs d'emploiPatricia Sudolski

Ecrit quelques années auparavant, mais encore terriblement d’actualité, cette journalise dresse un portrait très documenté des demandeurs d’emploi et leur quotidien,  leur parcours du combattant pour retrouver un travail, l’image dévalorisante que leur renvoi parfois la société.
Une enquête criante de vérité (la journaliste est elle-même au chômage), très intéressante d’un point de vue sociologique.

jeudi 14 juin 2012

La maison du canard bleu – Bernard Clavel

Bernard Clavel, plutôt connu pour ses romans d’aventures et du terroir, a également écrit de nombreux contes et nouvelles pour la jeunesse.
La maison du canard bleu lui permet d’être fidèle à un de ses sujets de prédilection : la nature sauvage.
Il y raconte les jeux d’un frère et d’une sœur à la campagne. Les deux enfants feront la rencontre de Monsieur Simon et de son chien Nicolas. Monsieur Simon est un homme un peu marginal qui recueille et soignent les animaux blessés. 
La personnalité excentrique mais généreuse de Monsieur Simon, dont les villageois se méfient sans véritable raisons, rappelle également qu’il faut parfois savoir se libérer de certains préjugés.
Monsieur Simon apprendra aux enfants le respect des animaux sauvages mais aussi de n’importe quel être vivant.  
Ce petit conte champêtre, doux et frais, véhicule un véritable message destiné à la jeunesse : le monde animal est libre et doit rester à l’égal de celui de l’homme.

mercredi 30 mai 2012

Nelly ZIN – 3 euros par jour

Nelly ZIN – 3 euros par jour
(Nelly Zin, 27 ans, 2 enfants, 3 euros par jour pour nourrir sa famille)


Ce témoignage, nous dévoile une réalité difficilement acceptable dans notre société actuelle, celle des « nouveaux pauvres ».
Une histoire banale, un peu trop, peut-être, qui retentie comme un signal d’alarme.
Pas de grande littérature dans ce récit, mais une réalité décrite simplement,  sans fioritures, pour nous rendre compte d’un quotidien difficile, d’un combat injuste et révoltant.
Nelly raconte sa descente aux enfers sans langue de bois : elle a certainement fait des erreurs, piégée par  une société de consommation opulente et peu scrupuleuse, mais elle les assume.
Une séparation difficile, des emplois précaires, des dettes et un crédit révolving souscrit sur les « bons » conseils d’un banquier, et la voilà happée dans un engrenage sans fin : trouver du travail et gagner de l’argent. Pour cela, elle doit faire garder ses deux petites filles. Mais sans emploi, pas de place en crèche ….
Elle s’efforce de rester digne, tentant tant bien que mal d’épargner ses enfants. Jugée, dévalorisée, isolée, elle doit sans cesse rendre des comptes pour « mériter » les aides sociales qui lui sont accordées. Des comptes, qui toujours, rythment  sa vie de mère célibataire, des calculs sans fin, qui sont autant de petites économies et de  privations, pour juste réussir à aller à l’essentiel : survivre.
Un récit poignant, une mise en garde, comme pour nous rappeler que tout cela n’arrive pas forcément qu’aux autres …


jeudi 10 mai 2012

Comment je suis devenu stupide – Martin PAGE

Antoine, particulièrement très intelligent, assume mal ses capacités intellectuelles. A tout le temps réfléchir sur tout, il ne prend pas le temps de vivre et de profiter. Il souhaite une vie des plus normales, à l’image d’un certain conformisme  ambiant : consommer et avoir des intérêts aussi parfaitement conventionnels que médiocres.
Il décide alors de devenir alcoolique pour ne plus avoir à penser. Mais il ne supporte pas l’alcool. Après une tentative de suicide ratée, il décide de devenir « un imbécile heureux ».
Pour y arriver, il délaisse sa singularité pour devenir un ersatz de « beauf lambda ». Il trouve un travail dans la bourse, adopte les codes de l’entreprise, gagne de l’argent, le dépense pour meubler son nouvel appartement, s’achète des vêtements de marques, fréquente les endroits à la mode ….
Mais son personnage-de-monsieur-tout-le-monde ne plaît guère à ses amis …..
 

Mon avis
Véritable conte moderne, cet excellent livre dénonce avec humour les travers de notre société de consommation et du prêt-à-penser. L’auteur s’amuse à dépeindre (ridiculiser) l’uniformisation des comportements et des valeurs qui nous sont dictées par la mode, le pouvoir, l’argent.
Dans un style poétique et imagé, superbement bien écrit, l’auteur nous fait prendre conscience de la faiblesse des civilisations modernes et occidentales et nous amène à réfléchir sur le véritable sens du bonheur.

samedi 5 mai 2012

La religieuse - DIDEROT

Suzanne Simonin, sous la pression d’un chantage affectif de sa mère, est contrainte  de prononcer ses vœux au terme de son noviciat. Mais la jeune fille, bien que sincèrement croyante, n’a pas la vocation. Dans la communauté des Clarisses de Longchamp, elle reçoit le soutien de la supérieure de Moni, à qui elle restera attachée bien après sa mort.
C’est avec l’arrivée de la nouvelle supérieure que ses difficultés prendront de l’ampleur. A l’aide de son avocat, la religieuse entreprend des démarches pour rompre ses vœux. Mais la mère supérieur ne l’entend pas cette oreille et décide de lui faire subir un véritable harcèlement physique et morale. Privations, châtiments, humiliations, et exclusion,  les pires sévices lui sont infligés par la communauté toute entière.
Malgré la perte de son procès, elle obtient son transfert au couvent Sainte-Eutrope. La nouvelle supérieure, d’une frivolité et d’une sensualité exacerbée,  tente de la séduire par tous les moyens, en nouant des relations ambiguës avec elle. Profitant de son innocence et de sa chasteté, elle ira même jusqu’à l’initier aux plaisirs de la chair. Mais devant les réticences de sœur Suzanne, la supérieur tombe dans la folie et en meurt.
Epuisée moralement, Suzanne s’enfuit du couvent. 
Ce récit, sous forme de mémoires, écrit à la 1ère personne, s’adresse au marquis de Croismare dont  la jeune religieuse sollicite l’aide. A la fin de l’histoire, on comprend que Suzanne vit dans la clandestinité.
L’univers confiné du cloître accentue l’ambiance kafkaïenne des aventures de cette religieuse. La sérénité de vie monacale laisse place aux dérives incompréhensibles d’une communauté. C’est également avec un certain humour, que l’auteur dépeint les mœurs légères de la dernière supérieure face à la naïveté de Suzanne. L’œuvre de Diderot dénonce la vocation religieuse dans ses excès et défend la liberté des choix de chacun. 




Un témoignage plus récent et similaire : 



Il y a quelques années, Marie Rousseau entre au couvent. Elle a choisi de vivre cloîtrée, chez les clarisses, ordre contemplatif fondé par sainte Claire et saint François d'Assise.
La pauvreté, le froid, les durs travaux, les privations et même les brimades injustifiées, elle les accepte. Elle prie et obéit à la règle. Pourtant, malgré les indéniables côtés lumineux de sa nouvelle vie, Marie ne peut en admettre la face d'ombre. Pourquoi ne l'autorise-t-on pas à étudier la théologie ? Pourquoi ces pratiques de mortification comme l'auto flagellation ? Comment se résigner devant l'hypocrisie ou, pis, le manque de charité dont l'abbesse, elle-même, incarne parfois des exemples atterrants ? Marie lutte, tente de discuter, souffre. Et pour finir décide, au terme de deux ans, de revenir à la vie profane. Amour et cruauté, foi et pharisianisme, intelligence et obéissance aveugle, Marie Rousseau nous raconte l'un et l'autre d'un ton mesuré, avec la volonté dé comprendre, jamais celle d'accabler. Et l'on se demande à la lire si, hors les vocations forcées, les choses ont changé depuis les siècles passés.

vendredi 27 avril 2012

Une petite madeleine de Proust

 Éternelles bibliothèques rose et verte

Un des aspects agréable de mon activité est la possibilité de se plonger dans des souvenirs d'enfance au contact d'un nouvel arrivage de livres. 
Les séries des bibliothèque rose et verte sont particulièrement propices à un retour en arrière, teinté d'une tendre nostalgie face à la (re)découverte de ces héros (de mon enfance) : Le Club des Cinq, Les Six Compagnons, Alice, Michel.
Ces livres, à la couverture cartonnée, aux pages jaunies, à l'odeur de vécu, sont particulièrement recherchés par les collectionneurs qui affectionnent un auteur, un illustrateur, une série.
Et c'est un véritable plaisir de les aider à compléter leur collection. Ils ont généralement fait un travail de recherche considérable pour enrichir et donner une cohérence à cette passion. 
C'est pourquoi j'avais également envie de mettre à l'honneur l'un d'entre eux qui a réussi à réunir l'intégralité des numéros de la bibliothèque rose et et qui est sur le point de réitéré cet exploit pour la verte. Il ne  manque que quelques exemplaires à ce collectionneur, qui a référencé les livres de la bibliothèque rose ici :

http://www.bibliotheque-rose.fr/index.html

Je vous laisse également juger du résultat en image :



D'autres sites sur les bibliothèque rose et verte :

   


Et sur Livres et Occasions :








mercredi 18 avril 2012

Petite philosophie ....

Petite philosophie pour ceux qui veulent atteindre le sommet de la montagne - Catherine RAMBERT

365 pensées pour offrir un sens nouveau à sa vie. 

Cette petite philosophie nous accompagne dans notre quotidien : 365 pensées pour nous aider à maintenir le cap, à nous rapprocher de nos souhaits et de nos réussites les plus chers.
Véritable antidote en cas de baisse de régime ou de découragement, ce livre est une mine de conseils simples mais pertinents, pour mieux appréhender les situations délicates, garder une motivation à toute épreuve et atteindre notre but.
Il est possible de choisir une pensée au hasard et y réfléchir, ou bien se laisser guider par l'auteur qui a choisi le rythme des saisons pour guider nos pas.
365 petits présents qui faut prendre le temps d'accueillir, avec sagesse et sérénité ...

Mes préférées

"... Pourquoi remettre à plus tard la possibilité d'être heureux ? "

"...Cessons de fabriquer nos peurs "

" Il existe plusieurs itinéraires 
pour atteindre le sommet de la montagne.
Mais un seul moyen d'y arriver :
la volonté "

" Au bout du chemin
on va chercher, 
on découvre, 
la personne que l'on doit devenir "

" ... Celui qui ose est celui qui a raison..."

"... Les petits efforts creusent les sillons des plus grandes satisfactions"

 



vendredi 6 avril 2012

Madame Roman – Thyde Monnier

Madame ROMAN, 85 ans, habite un petit bourg provençal et mène une fin de vie calme et paisible. Elle aime se rendre à son cabanon pour profiter du soleil, échanger quelques paroles avec les villageois qu’elle croise, faire des repas frugales de ce qu’elle cueille dans son jardin. 
Elle passe surtout de longues journées à se remémorer ses souvenirs : Malgré son apparente quiétude, la vieille dame garde un lourd secret qui la ronge et dont elle s’est jurer d’emporter avec elle.
Par des tournures de phrases familières et quelques mots de patois provençal (qui peuvent au départ déstabiliser), Thyde Monnier nous dépeint des scènes criantes de réalisme et des personnages attachants. Elle évoque les charmes de la campagne, une vie simple et saine, remplies de petites douceurs quotidiennes.
A la veille de sa mort, l’existence tranquille de la narratrice contraste avec les révélations qu’elle distille au fur et à mesure … Elle évoque tour à tour son enfance difficile, sa jeunesse pleine d’espérances futures, son amour inconditionnel, sa loyauté pour son mari, les différentes époques de sa vie de femme. On réalise tout poids de ce qu’elle a enduré par la terrible confession de son époux.
En mettant à l’honneur l’inéluctable déclin de la vieillesse, ce roman d’une grande maturité, est une superbe ode à la vie.

Extrait :

Il est brave, cet Alphonse Giraud que tout le monde dit « Fonse l’aïguadier », parce que c’est lui qui nous distribue l’eau. Sa petite, je l’ai vue dimanche, une minute où toute changée de propre, elle tripotait à la fontaine de la place et sa mère ya claqué le derrière. Et elle criait ! C’est pas la voix qui lui manque. Ni le derrière. Elle vous a des ces fesses comme du marbre rose et la main de sa mère y avait a marqué les cinq doigts en rouge. Le sang y est à fleur, sous la peau de ces petits. C’est pas comme moi où il s’est retiré si profond qu’on en voit plus la couleur. OU seulement alors, dans une grosse veine bleue en racine de romarin qui m’a poussé du poignet vers les doigts et le jour où y séchera, ce romarin, ce sera fini pour Clarisse Roman… Clarisse, elle s’appelle aussi, la petite de Fonse. Combien y a d’années que plus personne m’appelée Clarisse ? Depuis que Cyprien est mort. Mais y avait déjà trente ans qu’il me disait « Maman », pareil que les enfants. Y a rien que quand on est jeune qu’on a un prénom. Et même d’abord, on l’a pas. On est « Bébé » ou « la petite » ; plus grande, à l’école, j’ai été « Clarisse Barges », puis « Clarisse Roman », puis « la mère », puis « la grand-mère », puis plus rien puisqu’ils sont partis, qu’ils sont tous morts. Maintenant je suis madame Roman pour tout le monde. Je m’appelle madame Roman : Pas plus.
Quand on prend de l’âge on perd son prénom, on perd ses dents, on perd ses yeux, on perd le brillant du visage, on perd le sang des lèvres, tout ce qui vous rendait belle à vingt ans. Et les gens alors, qui parlent de vous, y disent : « La veille », pas plus. Et il faut accepter l’humiliation ou aller au cimetière. Et ce sera bientôt, parce que j’ai quatre-vingt-cinq ans et que c’est un âge. Y faut passer par là et par la porte. La porte qui se rouvre jamais plus.  

Disponible chez Livres & Occasions 




jeudi 29 mars 2012

L’art du bonheur – Dalaï –Lama & Howard CUTLER


Ce livre est construit sur un échange entre le Prix Nobel de la Paix  et le psychiatre occidental Howard CUTLER. Le spécialiste résume ses différents entretiens avec le Dalai-Lama, et les illustre avec son expérience de médecin et des recherches  cliniques. Les démonstrations scientifiques (de lecture parfois complexe) viennent illustrer la spiritualité du Dalai-Lama. Cependant « le découpage » du livre permet d’avancer progressivement.
Ce livre plein de sérénité et de sagesse procure une paix intérieure et une façon nouvelles de considérer la vie.  Ce sont des conseils simples, mais de bon sens, auxquels le lecteur est invité à réfléchir afin d’améliorer sa vie.

Sommaire
1ère partie : Le but de la vie
1.    Le droit au bonheur
2.    Les sources du bonheur
3.    Exercer l’esprit au bonheur
4.    Retrouver notre état de bonheur intérieur

2ème partie : Chaleur humaine et compassion
5.    Un nouveau modèle d’intimité
6.    Approfondir nos liens avec les autres
7.    La valeur et les effets bénéfiques de la compassion

3ème partie : Transformer la souffrance
8.    Face à la souffrance
9.    La souffrance que l’on se crée
10.  Changer de perspective
11.  Trouver le sens de la douleur et la souffrance

4ème partie : Surmonter les obstacles
12.    Amener le changement
13.    Face à la peur et la colère
14.    Face à l’angoisse, s’aimer soi-même

5ème partie : Comment mener une vis spirituelle : Quelques réflexions en guide de conclusion
15.    Les valeurs spirituelles fondamentales





vendredi 23 mars 2012

Mariage mixte de Marc WEITZMANN

Ce « roman fiction » s’inspire de l’affaire criminelle Turquin (1991).
Jean-Christophe Cottard est un vétérinaire respectable et habite une demeure prestigieuse dans la région niçoise. Vivant dans l’aisance, il s’efforce, avec un sens infaillible des responsabilités, d’être un époux et un père idéal. Cependant, Claude, sa femme, fragile psychologiquement,  le trompe  régulièrement avec des hommes instables et peu fréquentables.
Lors d’une de ses insatisfactions perpétuelles, elle quitte le domicile conjugal, laissant son fils à un mari éploré qui n’aura de cesse d’attendre son retour et de la reconquérir avec des lettres d’amour quotidiennes. Mais une nuit, son fils disparaît sans laisser de traces. ..
Ce roman est en quelque sorte une histoire dans l’histoire car le narrateur rentre en scène par la suite, donnant ainsi cette impression de confusion entre la réalité et la fiction.
Demandant une implication certaine du lecteur,  ce roman, sombre et dérangeant,  évoque de nombreuses pistes de réflexions :
Sur la vie de couple, il confronte deux visions opposées, celle de l’engagement et de  responsabilité pour Jean-Christophe Cottard et celle de la liberté, véhiculée par son épouse Claude, pour qui le mariage pèse comme un carcan face l’épanouissement individuel. De cette union, se dégage une attente tacite et déçue pour le couple.
Le roman évoque également  le désir d’enfant et l’instinct maternel,  la filiation et la quête identitaire, avec en toile de fond  les origines fascistes de ce bon père de famille.
La folie est une thématique récurrente : destruction psychologique de Jean-Christophe COTTARD, fou d’amour pour sa femme et prêt à tout, même au pire pour la reconquérir ; désespoir d’une femme vulnérable en lutte contre de permanentes souffrances intérieures et fantasme malsain du narrateur tenté irrémédiablement par une rencontre avec la protagoniste de l’histoire. 
Un roman fort et  vibrant.

Disponible sur Livres & Occasions

jeudi 15 mars 2012

Et si on s'amusait un peu ?

Pour fêter l'arrivée des beaux jours, Livres & Occasions organise un grand jeu Facebook !

Pendant un mois, des réductions sur le site, mais surtout des livres pour petits et grands à gagner et des chèques cadeaux chez d'autres partenaires ! L'occasion (il faut bien le dire !) de découvrir de chouettes boutiques ! 

Mieux qu'un long discours, rentrez dans l'univers magique et chaleureux de :




Vous allez me dire, c'est bien tout cela, mais comment participer ? 

Rendez-vous sur ma page Facebook : TOUT est expliqué ! 


mardi 6 mars 2012

Histoire sans fin : La Grande Panthère Noire

Les Albums du Père Castor – Flammarion
Texte de Paul François
Illustrations de Lucie Butel

La Grande Panthère Noire a traversé de nombreuses générations : Outil éducatif aux nombreuses rééditions, c’est un conte intemporel, ancré dans la mémoire collective,  s’adressant aux enfants de 3 à 6 ans.
L’originalité de cette histoire réside dans un rythme répétitif  et sans fin : La Grande Panthère Noire, pour échapper aux chasseurs qui la poursuivent, entame un long voyage à travers monde pour finalement  revenir à son point de départ.
L’histoire commence en Inde et nous présente des animaux familiers mais aussi des scènes exotiques. Elle permet à l’enfant de prendre conscience de la grande diversité géographique des pays.
La finesse et le réalisme des illustrations de Lucie Butel  rendent  le récit encore plus vivant.
Nostalgie garantie pour les grands enfants et émerveillement des plus petits.
Qui est le Père Castor ?
En 1931, Paul Faucher écrit sous le nom d’emprunt de Paul François les albums du Père Castor, grands classiques de littérature de jeunesse. 

Disponible sur livresetoccasions.com !

jeudi 16 février 2012

Le palanquin des larmes – Chow Ching Lie

Le palanquin des larmes
Ce récit nous fait découvrir le destin tragique de l’auteur dans une  Chine traditionaliste, puis sous le règne de Mao Tsé Toung, ainsi que les transformations de cet état  féodal qui donnera naissance à un pays nouveau.
Né en 1936, elle nous décrit le sort de la femme à cette époque : Avoir et être une fille, jolie de surcroit, c’est d’abord une malédiction.
Malgré une enfance heureuse auprès de ses parents aimants et des ses frères et sœurs, Chow Ching Lie,  est mariée sans son consentement à une riche famille de Shanghai à qui elle devra désormais  obéissance. Arrachée aux siens, elle suit  son mari et sert avec dévouement sa belle-famille qui n’a de cesse de lui faire subir les pires humiliations.
A force de persévérance et de patience, elle saura faire des choix courageux afin de se libérer de cette morale chinoise rétrograde et  avilissante,  pour devenir une célèbre pianiste.
Parallèlement aux drames personnels de Chow Ching Lie et de son parcours douloureux, le lecteur découvre la condition de la femme chinoise en ce milieu de siècle, mais également la situation économique et politique de la Chine et   les  évènements qui bouleverseront  ce pays  à l’époque de la Guerre Froide, c'est-à-dire la révolution orchestrée par Mao.
Ce livre présente en outre de nombreux intérêts car on y découvre des coutumes et des rites très exotiques, une philosophie de vie influencé par le bouddhisme.
Le style est simple et vif,  le récit se suffit à lui-même : un témoignage passionnant.

Disponible sur livresetoccasions.com

Un autre roman sur le même thème :

Lune de Printemps

Pour en connaître d'avantage sur cette période :

La Chine de Mao 

 Lire le résumé

La Chine - Peuples et Nations 


Plus d'infos



jeudi 9 février 2012

La fascination du pire – Florian ZELLER – Prix Interallié 2004

La fascination du pire
Florian Zeller met en scène deux écrivains, le narrateur, un jeune français et Martin Millet, suisse, en voyage au Caire dans le cadre d’une rencontre littéraire organisée par un hypothétique ministère de la culture. Tandis que ce voyage remémorera au narrateur, les souvenirs de l’accident et morts de ses parents et de son frère, Martin n’aura de cesser de vouloir rencontrer une fille afin d’assouvir son désir sexuel. Maladroit et brutal, il ira jusqu’à faire la tournée des bars en quête de prostituées, qui l’humilieront en se refusant à lui. Frustré, il remettra en cause un islam aux principes hypocrites et l’extrême rigueur sexuelle de l’Égypte qu’il dénoncera dans un livre à son retour ….
Quant au narrateur, il refusera les avances de Lamia, se rendant ainsi compte de son manque et de son amour pour son amie restée en France.

Florian Zeller, avec une écriture légère et agréable, oppose le narrateur, nostalgique et romantique, au suisse obsédé par son désir sexuel. Cela donnera des situations amusantes et cocasses, qui donneront prétexte à une vision singulière de l’Islam (discutable et à nuancer). La frustration sexuelle de Martin, et des hommes en général, serait la conséquence d’un intégrisme religieux, face à une société de consommation où le désir, dans sa globalité, est exacerbé.
Explication trop simpliste, empreinte de provocation, Florian ZELLER évoquerait-il  en réalité la liberté de penser et d’expression face à la censure politique et religieuse  d’un pays ? Des références littéraires à Flaubert, donne une note d’exotisme à l’ensemble.

L’avis personnel
 D’abord attirée par le titre, j’ai lu ce roman sans savoir à quoi m’attendre. Ambivalente face aux commentaires contradictoires que cette fiction suscite, la lecture de La fascination du Pire doit se faire avec détachement. Si Florian ZELLER a souhaité un ouvrage polémique, il y a plusieurs niveaux de lectures et plusieurs interprétations possibles.
Un style littéraire aérien et  humour grinçant colorent les réflexions de l'auteur : un bon moment à passer ....

Disponible sur Livres & Occasions

jeudi 2 février 2012

Avancer à petits pas pour des bonds de géant !

Un petit pas peut changer votre vie – La voie de kaizen
Robert Maurer 
  
Le mot kaizen est la fusion des deux mots japonais kai et zen qui signifient respectivement « changement » et « bon ». La traduction française courante est « amélioration continue ». En fait, par extension, on veut signifier « analyser pour rendre meilleur » (Wikipédia).



Simple et concis, ce livre révèle la démarche Kaizen. Dans un premier temps l’auteur explique que des changements radicaux ne conviennent pas forcément à tout le monde pour atteindre un but déterminé. Pourquoi les grandes résolutions sont-elles rarement tenues ? Parce ce que de trop grands bouleversements sont source d’insécurité.
Le kaizen est présenté comme une alternative facile à mettre en œuvre : avec de  petits (voir très petits) efforts mais réguliers,  nous pouvons atteindre avec succès de grands objectifs, entreprendre et réussir des projets de grandes envergures.
D’inspiration japonaise, l’auteur, psychologue, utilise le kaizen  comme solution de management au sein de grandes sociétés mais aussi  de manière individuelle, comme outil thérapeutique. En  utilisant des exemples concrets, des conseils et des exercices pratiques,  il démontre également son efficacité au quotidien.
 
Sommaire
Intro
1.    Pourquoi le kaizen marche
2.    Posez de petites questions
3.    Ayez de petites pensées
4.    Faites de petites actions
5.    Résolvez de petits problèmes
6.    Accordez de petites récompenses
7.    Identifiez les petits moments
8.    Le kaizen pour la vie !
Citations dans l’esprit kaizen .

jeudi 26 janvier 2012

Le jeu de la tentation - Jeanne BOURIN

Le jeu de la tentation
Le jeu de la tentation (1981) est la suite de La chambre des Dames paru en 1979, mais il peut être lu indépendamment car l’auteur s’applique à présenter les personnages et les lieux dès le premier chapitre. De manière très documentée, elle met en scène la famille Brunel au XIIIè siècle à l’époque de Saint Louis et des croisades.
L’héroïne du roman, Marie Leclerc,  veuve, est présentée sous deux éclairages différents en alternance : à travers le regard de sa fille, Aude, âgée au début de l’intrigue de 9 ans, et à travers un monologue intérieur où Marie se laisse aller à des multiples réflexions et analyses sur ce qui lui arrive au fur et à mesure de l’histoire.
Le personnage de Marie apparait comme très actuel : Jeanne BOURIN s’efforce de décrire une femme moderne, de caractère. Mais elle est tiraillée d’une part, entre ses devoirs d’éducation et de protection vis-à-vis de ses enfants et d’autre part, sa vie de femme et amante auprès de Côme, son nouveau compagnon. Elle doit également faire face à ses obligations professionnelles car elle assure la direction d’un atelier d’enluminure.
Il y a aussi du Tristan et Iseult dans ce roman avec l’histoire d’amour interdite entre Thomas et Agnès, neveu et nièce de Marie.
Mais c’est surtout un grand hommage à la vie médiévale, décrite avec précision et fidélité. On y découvre le quotidien des artisans et des commerçants de l’époque mais aussi des métiers disparus, des croyances et des fêtes religieuses oubliées.
Paris y est présenté sous de multiples facettes : en plein essor urbain et commercial ou débordant de ferveur vis à vis de la chrétienté médiévale, ou encore sombre et dense à travers les affaires louches de truands et criminels en tout genre.
C’est également un hymne aux saisons qui rythment les travaux de la terre, à la nature généreuse et abondante, à une vie simple mais saine peut-être  idéalisée par l’auteur.
Malgré tout, ce roman, avec son exotisme haut en couleur, est un magnifique voyage dans le temps.

Disponible sur Livres & Occasions
Du même auteur :

Les compagnons d'éternité 

mardi 24 janvier 2012

Piment !

Oyé Oyé les dévoreuses de livres, pour les fans d'histoires légères, rigolotes et bien ficelées, venez découvrir notre sélection de bouquins de la collection "Piment" de France Loisirs ! 
Des nombreux titres en excellent état :
Isabel Wolff, Cécile Krug, Anna Gavalda, Elisabeth Yung, Plum Sykes, Zoë Barnes .....

Collection Piment


 Quel est votre préféré ?

samedi 14 janvier 2012

Chapeau !

Bonnet citrouille

Bonnet citrouille réalisé en point mousse et jersey 
Laine : Bergère de France Idéal 
Coloris Calanque et Tabac

dimanche 8 janvier 2012

L’année du bonheur – 365 exercices de vie jour après jour – Isabelle FILLIOZAT

L'Année du Bonheur
Isabelle Filliozat est une psychothérapeute, auteur de nombreux livres à succès : L’intelligence du cœur, Que se passe-t-il en moi ?, Fais-toi confiance !
Avec  la clarté et la sincérité de ses explications,  ainsi que les nombreux petits exercices proposés, elle aide le lecteur à faire un travail sur lui-même.
Affirmation de soi, visualisation et pensée positive, écoute du corps, travail sur les émotions : ses techniques permettent un cheminement intérieur à la fois important et passionnant. L’importance de la relation aux autres, ainsi que les conflits en découlant, sont également des thèmes largement développés.
L’année du bonheur est un peu différent des autres livres, dans se sens où il laisse place à des exercices bénéfiques (et ludiques) à réaliser, à raison d’un par jour.  Ce sont des exercices sensoriels, des méditations, des visualisations, des comportements à adopter ou des missions à accomplir.
Les exercices sont articulés autour de 4 dimensions (chacune représentée par un symbole si l’on souhaite travailler un thème en particulier) :
« Je suis présent à moi » (symbolisé par un nénuphar)
« J’améliore mes relations avec les autres (une main tendue)
« Je me réconcilie avec mon passé » (un arbre)
Je conduis ma vie, je crée mon futur (des oiseaux)
Ce livre, aux illustrations épurées,  est agréable à utiliser : il est possible de ne pas respecter l’ordre chronologique du livre et de choisir un exercice au hasard.
Chaque exercice est accompagné d’une citation ou d’une pensée à méditer.
L’auteur nous offre ici un merveilleux cadeau, une vraie parenthèse de sérénité.